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LA CONSTRUCTION
Sur le flanc sud d'une colline et devant des prairies marécageuses, le village de Locmaria se constitue au XIème siècle autour d'un premier sanctuaire d'architecture romane. Il n'est rien resté de cet édifice originel.
La chapelle actuelle date de la fin du XVème/ début du XVIème siècle. On y pénètre par un superbe portail en anse de panier avec pilastres aux pinacles gothiques. Ici pas de dallage au sol : il est en terre battue. Les colonnes rondes du choeur délimitent l'espace liturgique primitif, fermé par deux grosses piles carrées ayant soutenu l'arc massif d'un clocheton central.
La chapelle renfermait sept autels en pierre, marqués des croix de consécration. Un seul a disparu, contre le pilier de la nef. Une autre table, condamnée au XVIIIème siècle lors du remplacement de l'autel latéral de la Vierge, sert aujourd'hui de marche devant le sanctuaire.
LES STATUES
Une foule de saints peuple l'intérieur du sanctuaire :
- une Vierge du XVIIème siècle, dont l'enfant Jésus lui touche le sein droit. Elle est connue sous le vocable de Notre Dame de la Clartée;
- Saint Jean Baptiste (XVIIème siècle), dont la peau et la tête de chameau lui pendent entre les jambes;
- Notre Dame de Pitié (XVIème siècle), oeuvre d'importation en tuffeau des bords de Loire;
- Saint Michel (XVIIème siècle), terrassant un dragon tricéphale;
- Saint Fiacre (XVIIème siècle), moine protecteur des jardiniers. On le voit pelle à la main et tenant un livre;
- Saint Isidore (début du XIXème siècle), en costume breton, chapeau rond, cheveux longs, chupen bleu et blanc à motifs. Cet immigré venu d'Espagne veille sur l'agriculture. On le voit avec une bêche et une faucille. On pourrait s'étonner de l'existence d'un culte à Saint Isidore en Bretagne. Cette dévotion fut suscitée par le père Maunoir lors de ses prédications au XVIIème siècle;
- Saint Diboan (XVIème siècle). Ici nous voyons que le nom du saint s'efface derrière son pouvoir thérapeuthique. Ainsi naquit Diboan, le saint de la délivrance "Sant Tu Pe Du" car on lui demandait de faire passer le malade d'un bord ou de l'autre. Dans les années 1990, le recteur de Tréméven avait affirmé à l'écrivain Charles Floquet que dans sa paroisse on considérait que Diboan était le surnom d'Yvi;
- Saint Urlou (XVIème siècle). Il s'agit de saint Gurloës que la tradition a transformé en Saint Urlou. Il fut le premier abbé de l'abbaye bénédictine de Sainte-Croix, créée à Quimperlé en 1029. Sa présence ici nous rappelle l'importance de l'Abbaye de Sainte Croix dans la fondation de Locmaria An Hent;
- Sainte Félicité, veuve et martyre, panneau de bois polychrome du XVIIIème siècle;
- une Vierge à l'Enfant (XVIIIème siècle). L'enfant tient dans sa main gauche un globe, et de l'autre main caresse les cheveux de sa mère;
- Saint Roch (XVIème siècle). Il nous montre son genou, protecteur contre la peste;
- Saint Sébastien (XVIIème siècle), attaché à un arbre, le corps percé de deux flêches. Il est le recours universel contre la peste
- Saint Symphorien (XVème siècle), le martyr d'Autun. Pourvu de deux épées, le jeune guerrier présente sa tête entre ses mains.
- Un Christ en croix (XVIème siècle), sur un des piliers de l'ancien arc diaphragme. Il a été restauré en 2005.
LE CHOEUR ET SON MAITRE-AUTEL
Encore fermé par ses anciennes balustres, il conserve un magnifique maître-autel polychrome de la seconde moitié du XVIIème siècle.
Le tabernacle reprend la disposition habituelle : reliquaire au Saint-Sacrement, porte du bon Pasteur, gloire à lanternon. Sur une double rangée de gradins, des panneaux sculptés représentent le baiser de Judas, Jésus devant Pilate, le Portement de Croix et la Flagellation...
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